
Après ses très sombres précédents films, « le cercle » sur la condition féminine et « sang et or », drame social, Jafar Panahi revient au ton qui lui a donné ses premiers succès (principalement en série TV), la comédie. Il existe néanmoins un point commun entre ces trois films : ce sont des produits d’exportation avec aucune volonté, même si l’auteur s’en défend, d’être diffusé en Iran.
Le sujet : plusieurs jeunes femmes tentent de pénétrer dans le stade de Téhéran pour voir le dernier match de football de la sélection iranienne lors des qualificatifs au mondial 2006. Une loi leur interdit l’accès au stade. Quelques une d’entre elles essaient tout de même d’y aller, se font arrêter et sont parquées dans un petit enclos à proximité du stade. S’ensuit des discussions et des situations surréalistes (mais malheureusement bien réelles en Iran). Il leur est interdit de rentrer dans le stade pour leur éviter la promiscuité avec les hommes (alors que cette promiscuité est autorisée dans les cinémas, les trains couchettes) et pour leur éviter d’entendre les jurons des hommes ! C’est uniquement pour les protéger, comme le tchador d’ailleurs ! La comédie est certainement le meilleur vecteur pour décrire l’absurdité de ces lois.
Une bonne vielle unité de lieu, d’actions et de temps, un scénario simplissime et au final, un film frais qui respire la vie à mille années lumières de certains scénarii alambiqués des productions occidentales actuelles (cf Babel par exemple pour n’en citer qu’un seul, le dernier que nous avons vu).
Lors de la soirée du match Iran - Bahreïn, je me rappelle que je savourais un rôti - gratin dauphinois (cuisiné par une dauphinoise) arrosé d’un petit vin local (produit artisanalement et en cachette) dans les hauteurs de Téhéran. Le précédent match a Téhéran (Iran – Japon) avait fait plusieurs victimes (morts écrasés par des mouvements de foule). Cela m’avait dissuadé d’y aller. Ma douce était au mariage d’une de ses cousines. Nous nous sommes retrouvés tous les deux coincés dans les mêmes bouchons au milieu de la nuit. Les gens dansaient, chantaient dans les rues (ce qui est interdit par le régime) et les flics se limitaient à tenter de gérer l’ingérable.
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