L’origine de ce livre est entourée de mystères concernant l’auteur et la véracité de ce qui est racontée. Un diplomate anglais, James Morier, alors en poste à Téhéran aurait rencontré en 1815 un vieil homme dans une petite bourgade turque, se présentant comme Hadji Baba, lui livrant un manuscrit dans lequel est décrite sa vie. James Morier publie ce récit en anglais en 1824 et est traduit la même année en français. Il connaît un vif succès à sa sortie. Un peu plus tard parait à Téhéran une version en farsi qui connaît, malgré la censure, un très gros succès. Son auteur, Mirzâ Habib Esfahâni, lettré iranien de premier ordre célèbre pour la publication de quelques œuvres obscènes (« Epitre de la queue » ou « les quatre saisons du con ») proclame que sa version est l’originale et que Morier n’aurait traduit qu’une pale copie. On découvrit très tardivement, en 1961 qu’il s’est contenté de traduire le roman de James Morier.
Toujours est-il que ce récit d’aventures décrit avec raffinement et humour la société perse du début du dix-neuvième siècle, à la cour du Shah, dans le bazar, chez les Mollahs ou dans la rue. Hadji Baba est tour à tour barbier à Ispahan, bandit, porteur d’eau, charlatan, médecin, homme de religion, marchand, confident du Vizir, diplomate… Il y a du Candide dans ce roman. Une fausse naïveté permettant de décrire précisément et avec beaucoup d’humour les travers de la société iranienne du début du dix neuvième, un peu à la façon de Voltaire. On se régale !
in english please